Ce que le vent mumure

Solitude

Le temps de l’hiver j’hiberne. Enfin autant que faire se peut. Nécessité alimentaire oblige. Mais dès mon croûton de pain gagné, j’ai hâte de retourner au creux de mon terrier. J’aime ce temps de silence, enveloppé de nuit. Il est propice à l’introspection. Il est utile à la création. Il est solitude, confrontation à soi-même, J’ai fini par l’apprivoiser. Il faut avoir traversé des déserts, pleuré des continents de solitude noire, celle de plomb, lourde, pesante et gluante, enduré la solitude terrifiante d’abandon, celle où l’on se meurt, celle où l’on se sent perdu, abandonné, …peut-être depuis notre origine, arraché de la matrice tiède.

Petit retour en arrière ... pour renouer avec mes pinceaux ...

Un Tsunami dans ma vie. Un effondrement… Un arrachement… Un déménagement. Un changement de vie…de tout… Réapprendre à vivre. Comment retrouver le goût de rire….mes pinceaux….les couleurs et les mots…. Laisser doucement s’enliser le plomb, revenir ce qui me rend légère… Me ré-apprivoiser… Peindre, écouter ce que le vent murmure, laisser son souffle me porter, me ré-alphabétiser, écrire, peindre encore et encore. Renaître papillon…. L'atelier en août, ne pas penser. Peindre.